Le millésime 2022 sera historique, à l’instar de celui de 1947 !

Dans certains crus, les superlatifs manquent, tant le millésime 2022 semble prometteur.

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2022 : un millésime historique

Selon les experts, le millésime 2022 s’annonce exceptionnel. Une récolte de qualité due aux fortes chaleurs de cet été. Une robe épaisse, violacée, une fraîcheur et des arômes de fruits confits, annonciateurs d’un grand cru. Voici le millésime 2022. Il lui faudra encore patienter dans des barriques en chêne. Un an d’élevage au moins pour prendre toute sa saveur, mais la cuvée de cette année s’annonce déjà comme un grand vin, comparable à celui de 1947, elle aussi une année de sécheresse. "Quand on a cette attaque en bouche et cette longueur très forte, ça démontre le potentiel énorme de ce millésime-là", explique François Despagne, viticulteur du Château Grand Corbin-Despagne.

Des commandes des années à l’avance

Des vins de qualité et une production en légère baisse qui s’expliquent notamment par les fortes chaleurs de cet été. Des températures élevées, appréciées par les vignes. Une bonne récolte qui pourrait permettre au millésime 2022 de rejoindre les plus grands crus de Bruno Baillarguet. "Un bel exemple d’un grand millésime qui peut être comparable à celui de 2022, je dirais celui de 1982", estime le caviste. Pour ses clients, pas question d’attendre 40 ans. Le carnet de commandes commence à se remplir, alors que le vin ne sera livré que dans trois ans.

Un millésime 2022 malmené par le climat

De manière générale, le millésime 2022 a été marqué par la sécheresse estivale et par des aléas climatiques mais qui n’ont pas empêché la plupart des régions françaises de retrouver des volumes dignes de ce nom, après des années particulièrement maigres. Selon les Services de la Statistique et de la Prospective (SSP) et Agreste, la production viticole en France est estimée à 44,6 millions d’hectolitres avec les précautions d’usage (au 1er octobre), un chiffre revu à la hausse en un mois. 44,6 millions d’hectolitres, c’est une production supérieure de 18% par rapport au millésime 2021 historiquement bas et de 4 % par rapport à la moyenne quinquennale (2017-2021).

Gel et grêle

Si les aléas climatiques ont été moins catastrophiques qu’en 2021, ils ont tout de même affecté le vignoble cette année (gel et grêle particulièrement dans le Sud-Ouest, dans le Charentais et le Val de Loire), et ont été surmontés par les vignerons au prix d’une lutte acharnée.

Sécheresse historique depuis 1959

Par sécheresse, entendons que le mois de juillet 2022 a été le plus sec jamais enregistré depuis 1959 (début des mesures) : seuls 9,7 millimètres de pluie sont tombés entre le 1er et le 31 juillet 2022 contre 90,8 mm en 2021 (données de Météo France).

Tour de France des régions

  • BORDEAUX : 2022 sera un grand millésime solaire « conséquence de la sécheresse, les baies sont restées petites pour les rouges avec peu de jus au pressage ».
  • BOURGOGNE : 2022 est une année "bénie" : la quantité et la qualité sont au rendez-vous ! Le 21 septembre à Beaune, se tenait la conférence de presse de rentrée du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB). François Labet, son président, y évoquait alors un millésime 2022 comparable à celui de 1959, à la fois « beau et généreux ». Thiébault Huber, président de la Confédération des associations et des vignerons de Bourgogne (CAVB), parle même d’un « millésime grandiose ».
  • VALLÉE DU RHÔNE : millésime d’anthologie avec des pluies arrivées au meilleur moment. Les raisins sont bien riches, il faudra s’attendre à de jolis tanins sur les rouges.
  • CHAMPAGNE : millésime « exceptionnel », « prometteur ». Si 2021 était l’année la plus pluvieuse de toute l’histoire de la Champagne, 2022 était la plus solaire, avec 10 à 30% d’ensoleillement supérieur à la moyenne décennale de janvier à août selon les relevés du Comité Champagne.
  • VALLÉE DE LA LOIRE : « millésime enthousiasmant, de la quantité de volumes récoltés à la qualité des baies obtenues ».
  • LANGUEDOC-ROUSSILLON : « Les jus 2022 sont sublimes c’est la quantité qui est terrible un bon -50% sur les rouges… -50% sur les blancs aussi, le tout à cause de la sécheresse ». Un bilan donc disparate.
  • ALSACE : D’un village à l’autre, à quelques kilomètres près on peut avoir des situations très différentes, selon qu’on soit en plaine, à l’abri des forêts, sur un sol drainant… ». Les volumes globaux sont corrects, et la qualité est au rendez-vous.
  • JURA : le millésime 2022 redonne clairement espoir aux vignerons.
  • BEAUJOLAIS : La quantité sera inférieure de 20 % à la moyenne des cinq dernières années. Quant à la qualité, elle est réjouissante ! On retrouve des similitudes avec les grands millésimes 2009, 2015, 2018 et 2020. 2022 sera une année de vins signature.
  • PROVENCE : Les précipitations juste avant les vendanges ont permis de limiter les pertes en jus.
  • CORSE : Les rendements sont plus élevés que prévu, favorisés par les précipitations de fin d’été.

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